Morgan Mikenas n'est pas une blogueuse fitness comme les autres. Sur YouTube, elle présente des exercices pour brûler des calories rapidement et renforcer le tonus musculaire, ou encore des « tutos » d'étirements de poignets pour ne pas se blesser les tendons en faisant du sport. En outre, elle parle d'acceptation du corps, des diktats de la beauté, de perceptions culturelles et de certains biais apportés par le sffxisme ordinaire
En effet, la jeune femme, âgée de 20 ans, a décidé de laisser son corps au naturel, intégralement. C'est-à-dire qu'elle a décidé de ne plus s'épiler, ni se raser, et de laisser ses poils pousser normalement, afin de promouvoir la « beauté naturelle ». Une bonne manière de nous interroger sur nos perceptions d'une chose en apparence si dérisoire, et pourtant ô combien sensible : le poil.
Cela fait désormais plus d'un an qu'elle a arrêté de retirer ses poils... et voilà le résultat.
Car c'est bien ainsi, avec des poils, qu'est son corps. Pourquoi chercher à le cacher, pourquoi nier cet aspect-là de la féminité, et prétendre que les femmes sont dénuées de poils ? Pourquoi les hommes ont-ils le droit de laisser leur corps être au naturel, et pas les femmes ? Quel est cet étrange conditionnement qui nous fait trouver le poil féminin bizarre ou repoussant, tandis que c'est normal chez les hommes ? Autant de questions qui, pour elle, méritent d'être posées.
« Je ne veux pas dire aux gens d'arrêter de raser leurs aisselles ou leurs jambes », explique-t-elle dans une vidéo postée sur sa chaîne YouTube. « Je veux simplement inspirer les gens à faire ce qui leur plaît, ce qui les fait se sentir confortable et bien dans leur peau ! »
Pour Morgan, on peut tout autant se sentir bien avec les jambes soigneusement épilées et soyeuses, qu'avec des poils duveteux : simplement, elle trouve dommage lorsque ce choix est conditionné par le regard extérieur et la peur de ne pas correspondre aux attentes de la société.
Elle explique ainsi que la première raison qui lui a donné envie d'arrêter le rasage était le sentiment de perdre son temps tous les matins. Elle raconte aussi que, lorsqu'elle était une enfant âgée de 11 ou 12 ans et qu'elle commençait à avoir des poils, d'autres filles s'étaient moquées d'elle en cours de sport parce qu'elle avait du poil aux jambes. Le soir, elle était alors allée voir sa mère en pleurant, qui lui avait expliqué comment se raser. En y repensant, elle s'est rendu compte que c'était le regard des autres et la pression sociale (représentée notamment par ces autres enfants) qui l'avaient conditionnée à trouver les poils repoussants.
La jeune femme explique qu'elle a pris l'habitude d'attirer les regards, parfois réprobateurs, lorsqu'elle exhibe sa pilosité sans honte et sans tabou. En effet, pour la plupart des personnes, une jeune femme qui ne se rase pas, c'est étrange ! Même si cela demande beaucoup de courage et de confiance en soi pour oser le faire, même si ce n'est pas du goût de tout le monde, Morgan tient bon et en profite pour discuter avec les personnes qu'elle croise pour savoir pourquoi ses poils sont plus gênants au regard que ceux d'un homme.