2019, cela pourrait être une faste année pour le tourisme tunisien même s’il manque encore quelques ingrédients qui n’auraient pas été, de toutes les façons, hors de portée. L’industrie touristique est à la périphérie de ses chiffres d’antan, et la barre des dix millions ne serait plus une simple prévision comptable. Ensuite, le tourisme tunisien est en train de faire sa mue et, surtout, la réussir. Il commence à se délester du carcan dans lequel il a été enfermé des décennies durant, celui d’un tourisme de masse, qui mise sur le nombre au détriment du revenu.
C’est que le tourisme de luxe est déjà là avec le nouveau complexe touristique réalisé à Tozeur, par “Qatari Diar” qui sera inauguré, au début du mois de décembre 2019, en présence de personnalités arabes et internationales, a annoncé, dimanche, à Tozeur, le ministre du Tourisme et de l’artisanat, René Trabelsi.
Au cours d’une conférence de presse, à l’occasion de la 3ème édition des Dunes électroniques qui se tient, les 16 et 17 novembre, à Ong Jmal, à Nefta, Trabelsi a indiqué que ce nouveau complexe de 5 étoiles composé de villas de luxe sera l’un des principaux hôtels luxueux de la chaîne Anantara.
Cette unité hôtelière devrait attirer les marchés asiatiques dont les Chinois et les Japonais, ainsi que le marché américain, précise-t-il soulignant que ces marchés apprécient, particulièrement, les activités sportives dont le golf.
Ces marchés, a-t-il avancé, ont un important taux de rendement atteignant 1500 à 3000 dinars par touriste et par nuitée.
Et d’ajouter que cette nouvelle unité permettra, également, d’attirer des équipes sportives pour s’entraîner dans cette région caractérisée par la douceur de son climat en hiver.
Le ministre a signalé qu’au cours de cette même période, la ville de Degache sera proclamée ville touristique et ce, à la demande de son conseil municipal.
Il a souligné dans ce cadre que cette zone est dotée d’un patrimoine touristique non valorisé, malgré le fait que la majorité des circuits touristiques passent par la délégation de Degache.
Il a mis l’accent par ailleurs sur l’importance du festival des Dunes électroniques en termes de création d’une dynamique touristique et commerciale dans la région.
Cette édition, marquée par la visite de plus de 5 mille participants dont près de 1000 touristes et le reste des tunisiens de différentes régions, a généré environ 5 millions de Dinars.
Le ministre a souligné dans ce cadre que plusieurs opportunités de diversification des produits touristiques sont offertes par la région, outre les possibilités d’attraction de producteurs de cinéma et de stylistes tunisiens et étrangers.
Trabelsi a par ailleurs mis l’accent sur l’importance du transport aérien dans la réussite de la saison touristique hivernale. Des efforts sont déployés, a-t-il dit, pour activer les vols internes entre Tunis et Tozeur, afin d’attirer les touristes vers le sud tunisien, à l’occasion des événements culturels et touristiques, à l’instar du festival international du film et du festival international des oasis, prévus en décembre 2019.
Retour des croisiéristes
A ce prologue du tourisme de luxe s’ajoute celui de croisière, un créneau porteur qui permet une dynamique occasionnelle pour le tourisme culturel. Un constat qui s’explique par une activité en berne des croisiéristes sur la destination Tunisie alors que la grosse part des croisières se passe actuellement sur d’autres destinations. Après les 900 mille croisiéristes venus en 2010, l’affluence avait encore chuté entre 2012 et 2014 pour se situer entre 450 et 600 mille touristes. Une courbe descendante durant toutes les dernières années qui avaient rendu difficile la chance de redémarrer sur les chiffres des anciennes statistiques.
Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, René Trabelsi vient d’annoncer la relance du tourisme de croisière pour la période à venir. Le nombre de bateaux de croisière qui devraient accoster à la Goulette sera revu à la hausse pour renouer avec les près de un million de touristes enregistrés en 2010. Une évolution qui ne manquera pas d’avoir des retombées sur le tourisme culturel et la richesse patrimoniale et archéologique dans le pays qui constitue un point d’attraction ciblant beaucoup plus le tourisme balnéaire dans les unités hôtelières.
Source article :africanmanager