Tunisie-economique : La dégradation de la note souveraine de la Tunisie à un niveau très bas, a fait pousser des cris d’orfraie aux économistes, financiers et autres experts pour la dangerosité d’une telle baisse sur l’économie et la souveraineté nationale. Ce classement est de nature à écorner la crédibilité du pays, et à rendre hypothétique, voire périlleuse sa sortie sur le marché financier international, ou, au mieux, à renchérir le coût des financements au niveau dudit marché, à l’heure où le taux de la dette frôle des sommets.
La Tunisie n’a d’autre choix pour redorer son blason que de
parvenir illico presto à un dénouement de la crise de l’exécutif, instaurer une
stabilité gouvernementale et politique, parvenir à des compromis et une
position consensuelle sur les politiques et les réformes structurelles à mettre
en œuvre, améliorer la gouvernance…, affirment-ils en chœur.
La situation en Tunisie ne pourrait, en effet, se décanter
réellement que si le pays accède à la condition posée par le fonds monétaire
international (FMI) de parler d’une seule voix, pour pouvoir négocier un
nouveau programme de financement. Une telle démarche pourrait envoyer un signe
positif à ses partenaires et bailleurs de fonds, et rétablir une certaine
visibilité actuellement absente. Même les dernières rencontres entre les
ambassadeurs des pays étrangers et les hauts responsables de l’Etat n’ont fait
en rien avancer les choses. Aucun plan de sortie de crise ne leur a été
présenté
Les deux organisations rivales parlement d’une seule voix
Pour faire bouger quelque peu les lignes, l’UGTT et l’UTICA,
les deux organisations rivales, mettent la main dans la main et lancent un
appel commun pour une sortie de crise rapide, dans la perspective d’un retour
aux devants de la scène du quartette, qui avait conduit le dialogue en 2013,
pour réconcilier des avis inconciliables, et parvenir à un règlement durable de
la crise.
Dans un communiqué conjoint rendu public hier soir, mercredi
24 février, les organisations syndicale et patronale expriment leur
« préoccupation envers la dégradation de la note souveraine de la Tunisie,
et les retombées négatives pouvant en découler, dont l’incapacité de la Tunisie
à honorer ses engagements financiers ».
L’UTICA et l’UGTT considèrent que « la crise actuelle a
contribué à cette baisse qui pourrait avoir un coût très élevé sur l’économie
nationale, et sur les Tunisiens, en général ».
« La situation économique, sociale, et financière a
atteint une étape extrêmement grave, et a fait exacerber les difficultés de
tous les secteurs et catégories sociales, comme les salariés, chefs
d’entreprise, artisans…qui sont encore sous l’emprise des répercussions de
l’épidémie du Coronavirus, ayant approfondi leur situation et impacté leur
niveau de vie et leur travail », soulignent-elles.
Le patronat et le syndicat appellent « à mettre un terme
rapidement à cette crise, étant donné que sa poursuite est à même d’augmenter
l’état de paralysie que vit le pays depuis des semaines, et menace de torpiller
l’expérience démocratique tunisienne ».
Le règlement de cette crise contribuera, sûrement, « à
rassurer les Tunisiens, et à plancher rapidement sur les problèmes réels et
complexes que vit le pays depuis des années ».
L’UTICA et l’UGTT affirment leurs dispositions, « à
pousser vers tout ce qui est de nature à contribuer à surmonter cette crise, et
à servir l’intérêt national ».
Elles appellent, par ailleurs, « à accélérer le
parachèvement de l’installation des instances constitutionnelles et de la Cour
constitutionnelle, aussitôt la crise actuelle réglée, loin des considérations
partisanes, des tiraillements et des calculs étriqués pour éviter ce type de
crise à l’avenir ».
Les deux organisations nationales affirment la nécessité
« de déployer davantage d’efforts pour sauver l’économie nationale, venir
en aide aux petites et moyennes entreprises et aux couches marginalisées, et
mobiliser tous les moyens en vue d’accélérer l’acquisition des vaccins contre
le Covid, et faire réussir la campagne de vaccination, qui est le seul moyen
pour l’amorce d’un retour de l’économie à sa cadence normale ».